mercredi 13 mars 2013

Interview de Corto Fajal par Le Télégramme


Né à Lorient il y a un peu plus de quarante ans, Corto Fajal a débuté comme assistant réalisateur (Lelouch, Poirier, Richet...). En 1990 il se dirige vers le documentaire et réalise des films sur des expéditions sportives autour du monde. Avec «Jon, face aux vents», il consacre un film sur la population Sami. Un mode de vie entre nomadisme traditionnel et modernité. Le cinéaste a passé un an avec eux.

Qui sont les Samis?
Ils sont 70.000 dont 20.00 vivent de l'élevage des rennes. Leur territoire s'étend du nord de la Norvège, à la Suède, la Finlande et jusqu'au nord de la presqu'île de Kola en Russie. Nous les connaissons sous le nom de «Lapons». Mais ce nom est péjoratif et méprisant, il veut dire «peuple inférieur» ou «chiffon».

Comment est née l'idée de ce film?
C'est lors d'un voyage d'agrément, en 2006, que j'ai rencontré Jon. Très vite j'ai eu envie de faire un film sur lui et son peuple. Les Samis conservent des valeurs perdues de nos sociétés modernes. Ils vivent au rythme de la nature. J'ai filmé seul, sans équipe de tournage. C'était une des conditions nécessaires pour être au plus près d'eux, être accepté. Ce film a nécessité quatre ans de préparation et un an de tournage.

Qu'est-ce qui vous a fasciné chez eux?
Leur attachement à leur culture, leur relation à leur environnement, leur adaptation à la vie moderne, leur esprit communautaire.... Ils ont su rester traditionnels sans se folkloriser. Leur style de vie (le nomadisme) n'a de raison d'être qu'autour de l'élevage de rennes.

Ce peuple sera-t-il l'une des premières victimes du bouleversement climatique?
Leur mode de vie est très fragile. La scène où les éleveurs perdent des centaines de rennes (quand la glace du lac s'effondre) est l'un des moments forts du film. J'étais là lors de ce moment unique et symbolique. L'hiver qui a suivi a été catastrophique pour eux. Mais c'est un peuple d'une grande humilité avec une totale absence d'arrogance. Il a su s'adapter à la modernité et ils feront tout pour garder leur mode de vie. Ce n'est pas un peuple pessimiste.

RAPPEL: Rencontrez Corto Fajal le mercredi 20 mars au cinéma Le Palace de Château-Gontier à 20h30 !

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